Les pouvoirs des conseillers municipaux de l’opposition sont, il faut l’avouer, assez limités par le code des collectivités locales. Nous pouvons voter contre les rapports, nous exprimer en conseil municipal, et – normalement – publier des tribunes dans le journal municipal.
Mais nous pouvons aussi demander à consulter les documents comptables et financiers de la mairie pour nous assurer de la bonne gestion de la collectivité.
C’est ce que nous avons fait.
Comme rien n’est simple à vénissieux, nous n’avons d’abord pas eu de réponse. Nous avons donc dû saisir la CADA, la commission d’accès aux documents administratifs, qui nous a donné raison et a contraint les services municipaux à nous ouvrir leur portes.
Les élus de la majorité n’en revenaient pas : des conseillers municipaux d’opposition qui se mettent à contrôler des pièces comptables, c’était du jamais vu à Vénissieux ! Mais nous ne faisons que notre travail (bénévole) d’élus !
Nous avions identifiés un certain nombre de documents que nous souhaitions consulter. Il faut ici reconnaître que nous avons été bien accueillis par les services financiers qui, eux, connaissent le droit, et ont fait preuve d’un grand professionnalisme.
Ce travail de contrôle et de vérification va nous prendre beaucoup de temps, nous en sommes conscients. Il n’est pas certain que nous découvriions de graves irrégularités. Le trésorier payeur et la préfecture sont des organes de contrôle plutôt efficaces.
Si nous n’avons pour l’instant décelé aucune irrégularité, nous avons été stupéfaits des factures que la maire, Michèle Picard, se fait rembourser par la mairie.
Plusieurs dizaines de factures de “frais de bouche” dans différents restaurants de la ville ou de l’agglomération.
Il est normal que la mairie prennent en charge des repas de travail, il n’y a là juridiquement rien a redire.
Mais comment expliquer que les services financiers remboursent à Madame le maire un big mac et une moyenne frite pour 8 euros 60 ? Quel est ce déjeuner de travail qui a nécessité l’achat à Carrefour d’une baguette, d’un bout de comté et d’un saucisson pour 17 euros 82 ? Comment expliquer que les services financiers de la mairie passent du temps pour rembourser un café, un café allongé et un café crême au café lyonnais l’Institution ?
Au delà des choix culinaires de Madame le Maire (qui semble donc apprécier les hamburgers), au delà de la gabegie qui consiste à faire travailler les services financiers pour rembourser des sommes aussi faibles, nous sommes scandalisés d’apprendre que des élus indemnisés pour leur fonction profitent de leur position pour se faire rembourser leurs menus faux frais.
Madame Michèle Picard reçoit chaque mois de la mairie une indemnité de plus de 5 000 euros. Les indemnités des élus vont être augmentées à nouveau au conseil municipal du 9 octobre.
Cela n’est il pas suffisant pour qu’elle paie de sa poche un menu chez Mc Donald ?
Une telle attitude de la part de celle qui ne cesse de convoquer ses valeurs d’humanisme et de solidarité en dit beaucoup sur le double discours de l’équipe en place.