Du courage ?

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Les habitants des Minguettes connaissent bien la “mosquée de la Pyramide”.

Bien sûr, ce n’est pas une véritable mosquée, puisqu’il s’agit en fait d’un “local municipal mis à disposition d’une association culturelle qui propose des cours d’alphabétisation”. C’est André Gerin qui en avait décidé ainsi il y a plus de 10 ans.

Mais chaque vénissians sait bien que ces locaux accueillent plus souvent des prières que des cours. Tout le monde sait, mais personne ne dit rien. Personne et surtout pas la mairie qui, propriétaire des lieux, aurait pu demander des comptes. Car dans notre république laïque, tout financement public d’un lieu de culte est interdit depuis la loi de 1905. Et la mise à disposition d’un local municipal pour un usage cultuel est bien un financement public.

Hasard du calendrier (?), le préfet du Rhône vient d’émettre “un avis défavorable à la poursuite de l’activité et de l’exploitation de cet établissement à la suite de la visite de la sous-commission départementale de sécurité”! Saisie d’une énergie qu’on ne lui connaissait pas, la Maire de Vénissieux a “immédiatement décidé de procéder à la fermeture administrative de ce local.”

Fermer une mosquée pour un manque d’issue de secours, c’est un message bien étrange qui est donné à la population par les pouvoirs publics !

Car de deux choses l’une :

– Soit cette association prône la haine, propage le radicalisme, représente un danger pour la cohésion sociale et l’ordre public, et il faut le dire. La mairie aurait pu le savoir depuis longtemps et décider ne pas renouveler la mise à disposition du local pour ces raisons. Le préfet aurait pu utiliser les pouvoirs dont il dispose dans le cadre de l’état d’urgence pour fermer immédiatement ce local pour ces raisons.

– Soit cette association ne satisfait simplement pas aux prescriptions du code de la construction et de l’habitation, et elle devait pouvoir bénéficier de quelques jours pour faire les aménagements nécessaires et se mettre en conformité.

Utiliser des moyens juridiques détournés pour régler un problème n’est jamais satisfaisant. Cette décision mal motivée risque  de susciter des interrogations, et celles-ci ne manqueront pas d’être instrumentalisées par les uns et les autres.

Il eut été préférable de faire preuve d’un peu de courage pour faire appliquer strictement la loi. Du courage pour dire les raisons d’un tel empressement.  Du courage aussi pour permettre que les projets de construction de lieux de culte financés par les associations cultuelles puissent aboutir. Les musulmans de France ont le droit de prier dans des conditions décentes. Il est d’ailleurs de la responsabilité de l’Etat de garantir la libre pratique religieuse, conformément à l’esprit républicain d’une indépendance respectueuse.

Mais le courage fait défaut depuis trop longtemps dans notre commune et les vénissians en payent tous les jours le prix fort.

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