Anne-Cécile Groléas
Madame le maire
Je réclame de votre part – et de celle de mes collègues – toute votre attention.
Je vais lire une phrase importante du dernier rapport du conseil national d’évaluation du système scolaire sur la mixité sociale dans les collèges et les lycées, rapport que je me permets de vous faire passer.
Cette phrase mérite que l’on écoute bien.
“En France, les collégiens et lycéens d’origine aisée comptent en moyenne dans leur classe deux fois plus de camarades également d’origine aisée que les élèves des classes moyennes et populaires. De même, les meilleurs élèves comptent en moyenne deux fois plus de camarades d’un niveau équivalent au leur que les autres élèves”
C’est un constat que chacun pouvait faire, il est désormais scientifiquement prouvé : il existe une forte ségrégation sociale entre les établissements scolaires en fonction de leur zone de recrutement.
Ce rapport ajoute que cette ségrégation sociale est susceptible d’aggraver les inégalités scolaires. De plus, cet « entre-soi » est un obstacle à l’apprentissage de la citoyenneté et du vivre-ensemble.
Et ce qui est vrai pour les collèges et les lycées, l’est aussi pour les écoles primaires : Les périmètres scolaires ont une influence sur la mixité sociale des écoles .
Aussi, quand nous avons lu votre projet de rapport portant sur la modification des périmètres scolaires, nous avons espéré que la municipalité allait profiter de la construction de la nouvelle école pour se lancer dans une véritable politique de mixité sociale dans ses écoles.
Nous avons espéré que ces nouveaux périmètres scolaires allaient permettre de lutter contre la concentration, contre le replis sur soi, contre les ghettos.
Des nouveaux périmètres, c’était l’occasion de permettre à des enfants de quartiers différents – et donc d’origine sociale différente – de partager les mêmes classes, les mêmes cours de récréation.
C’était l’occasion de faire une politique de gauche, une politique volontariste et ambitieuse…
Et nous avons été déçu. Très déçus.
Nous allons avoir une nouvelle école et c’est très bien.
Cette nouvelle école sera située entre le plateau des Minguettes et l’école du centre.
Cette nouvelle école aurait pu accueillir les enfants de ces 2 quartiers très différents.
Or que constatons nous ? Le périmètre de la nouvelle école Flora Tristan est limitée à l’ouest par la rue A. Einstein
C’est cette même rue qui fait la limite entre le centre et les Minguettes.
les enfants habitant les rues G .Fauré, prés .E. Herriot ou Léo Lagrange sont aussi proches de la nouvelle école que du groupe scolaire Lagrange.
A pied il est même plus court d’aller de la rue montmousseau à la rue A. Billon que de rejoindre le groupe scolaire Léo Lagrange.
Et pourtant ces enfants continueront à aller au groupe scolaire Leo Lagrange.
En revanche, La nouvelle école Flora Tristan ne sera fréquentée que par les enfants du centre, ceux dont les parents habitent dans des maisons individuelles ou dans les nouveaux immeubles.
Nous aurons là une école bien homogène, une école de tête blondes,
Nous regrettons que vous n’ayez pas eu le courage de modifier réellement ces périmètres pour permettre une véritable mixité.
Au minimun, vous auriez pu instaurer une zone tampon, une zone de périmètres communs entre Leo Lagrange et Flora Tristan.
Mais non, vous avez fermé la porte du centre aux enfants des Minguettes et cela nous semble très grave.
Dans ces conditions, nos demandes d’information sur l’avancée des travaux de désamiantage dans les écoles des minguettes ou sur les aménagements de sécurité aux aborsd des écoles Perraut et moulin à vent nous semblent complètement dérisoire.
Vous aviez l’occasion de changer un peu notre ville, de lutter contre la ségrégation scolaire, et vous avez choisi de ne rien faire.
Hé bien nous aussi, nous nous abstiendrons.