Anne-Cécile Groléas
Par cette délibération, la ville de Vénissieux définie les projets relevant de la Gestion sociale et urbaine de Proximité pour l’année 2016.
Le renouvellement de la politique de proximité fait partie des défis que doivent relever nos communes dès à présent.
Redéfinition des quartiers, renforcement du lien social, amélioration des services de proximité…Vaste programme !
Pour plus d’efficacité, chacun doit pouvoir faire entendre sa voix sur tous ces sujets.
C’est la raison pour laquelle la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine rend obligatoire la création des «conseils citoyens ».
Institués comme de réels contre-pouvoirs, ces conseils permettent aux citoyens de rentrer de plain pied dans le débat public.
La loi précise que ce conseil citoyen est composé pour partie de membres tirés au sort, avec pour objectif d’amener dans ces conseils des personnes éloignées des instances classiques de notre démocratie.
Ce conseil citoyen est pourvu d’une certaine neutralité, qui lui assure une indépendance vis-à-vis du champ politique.
Dans notre ville de Vénissieux, ce concept d’indépendance semble tout relatif.
En effet, lorsque l’on analyse avec précision la composition de notre conseil citoyens, on peut s’apercevoir que plus de la moitié de ses membres appartenaient au comité de soutien de Mme Picard !
Ces membres ont été choisis “au hasard” parmi des volontaires me direz vous ?
Ceux-ci auraient peut-être été plus nombreux si la désignation au conseil citoyens avait bénéficié d’une plus grande publicité.
Seulement 54 vénissians se sont portés candidats ! 54 sur plus de 60 000, cela fait peu.
C’est ce soupçon de petits arrangements avec la loi qui a conduit un citoyen vénissian à demander au préfet le retrait de son arrêté instituant le conseil citoyen.
Il reste encore quelques semaines au préfet pour donner suite à ce recours gracieux qui pourrait être suivi d’un recours contentieux devant le tribunal administratif si le préfet maintenait son arrêté.
Le risque de voir annuler ce conseil citoyen existe donc.
Or, la circulaire du 15 Octobre 2014 adressée à l’ensemble des préfets fixe le cadre et le calendrier des nouveaux contrats ville..
Cette circulaire précise que “la mise en oeuvre du contrat de ville sera suspendue à la mise en place effective du conseil citoyens”
Si le conseil citoyen est annulé, que deviendra t il du contrat de ville ?
Que deviendront nos délibérations qui prévoient des actions co-financées ?
Vénissieux continuera t elle à bénéficier des subventions de l’Etat ?
Ce sont des questions légitimes que nous nous posons.
Nous ne voulons pas être comptable d’une situation dont vous êtes l’unique responsable, nous nous abstiendrons donc.